Tom :
 Vous parlez de la mondialisation. Il se trouve que vous avez traversé l'Europe en train et le Sahara en moto, qu'est-ce que cela vous a apporté, d'avoir beaucoup voyagé, au niveau des romans ?
Serge Lehman :
 En fait, ce sont deux expériences totalement différentes. L'Europe en train, c'était vraiment l'Europe des villes, c'est-à-dire que par définition les trains s'arrêtent dans des gares. Donc, c'était une façon de voir, de manière très rapide, des villes très différentes. Je me souviens d'avoir été particulièrement frappé par Zagreb, une ville en ex-Yougoslavie, qui m'avait fait une impression très étrange, c'était vraiment la porte de l'Orient. C'était une ville occidentale mais on sentait que l'Orient se bousculait derrière les murs, avec des marchés complètement orientaux, et la juxtaposition des cultures m'avait complètement fasciné.
 Le Sahara en moto c'était une expérience purement physique, et dans une nature excessivement dure. C'est très chaud. En été, si on se perd il n'y a pas d'eau, on peut facilement avoir de gros problèmes. Les deux choses m'ont appris que d'abord on emmène ses problèmes avec soi, assez curieusement, c'est-à-dire que l'on voit les villes et les paysages dans lesquels on arrive jamais de façon pure, mais avec ce que l'on a pris avec soi de la France. Et que cela s'interpose toujours d'une manière ou d'une autre dans le contact que l'on a avec les gens qui vivent sur place.
 

Réalisation Aelhomin